Les hasards des quotas
L’immigration restait très contrôlée aux lendemains de la guerre. Des critères d’emploi, de bonne santé, d’accueil étaient imposés en Europe occidentale. Aux États-Unis, les directives Truman de décembre 1945 devaient « faciliter l’entrée des réfugiés », mais dans le cadre de quotas et sous la condition qu’ils ne soient pas une « charge pour l’État » (voir la politique américaine d’immigration dans la page sur les camps de personnes déplacées). En Palestine, les Anglais limitaient l’immigration des Juifs et la plupart des entrées étaient clandestines. En France, la politique mise en place en 1945 visait à introduire « de bons éléments d'immigration » pour repeupler le pays. Un objectif de protection ethnique était affiché. L'entrée des immigrés se faisait selon un ordre de « désirabilité », déterminé selon les nationalités et les professions, avec des quotas. Les réfugiés étaient considérés comme suspects (voir la page sur la politique française d’immigration et de naturalisation).
Les Juifs qui avaient survécu en Europe de l’Est attendaient ainsi dans les camps de DP et n’émigraient qu’au hasard des quotas. Les plus chanceux retrouvaient des membres de leurs familles.