Les quartiers de Paris
La plupart des Juifs français alsaciens vivaient dans les quartiers de l'Est parisien : IXe, Xe, XIe et XIIe arrondissements ; une petite partie d'entre eux s'était déplacée vers les XVIe, XVIIe et XVIIIe arrondissements. Les Juifs immigrés d'Europe de l'Est s'étaient installés autour de Saint-Paul, République, Bastille, Belleville pour sa composante populaire d'artisans, d'ouvriers et de commerçants ; dans une moindre mesure vers Clignancourt et Saint-Ouen autour du marché aux Puces ; enfin, à Montmartre et Montparnasse pour les artistes et intellectuels, surtout russes et roumains.
Le Pletzl de Saint-Paul cristallisait le shtetl d'Europe de l'Est. L'origine du nom fait débat : la plus communément admise est celle du diminutif de « la place » (des Hospitalières Saint-Gervais). Finalement, peu importe : il s'agit de la place, du centre, dont le nom est resté, même bien après la guerre, pour définir le quartier de la rue des Rosiers… le seul où l'on pouvait faire ses courses pour les fêtes.
Ceux qui réussissaient se déplaçaient et partaient rejoindre les Juifs français dans l'Ouest parisien. Un journal yiddish de 1935 note avec humour qu'à Paris on trouve l'inverse de ce qui est dans une synagogue : les pauvres occupent le côté Est et les riches le côté Ouest, alors que dans les synagogues et les maisons d'études la tradition veut que la partie Est, la plus proche de Jérusalem, soit réservée aux Juifs riches…
Sources :
Les Juifs à Paris de 1933 à 1939, David H. Weinberg, Calmann-Lévy, 1974. Les références bibliographiques y sont très nombreuses.
Conférences données par Philippe Boukara à la Maison de la culture yiddish en 2002.
Les Enfants de papier, Didier Epelbaum, Grasset, 2002.